dimanche, octobre 12, 2008

Séraphine

.On en parle... et en même temps pas assez. Les habitués du musée Maillol ont déjà aperçu ses oeuvres ,mais bien peu savaient qui était l'auteur de ses bouquets de fleurs aux couleurs assombries . J'avoue bien volontiers ma propre ignorance et ma paresse à creuser le sujet. Il aura donc fallu ce film pour réhabiliter cette artiste oubliée et pour que le grand public découvre la vie et l'oeuvre de Séraphine de Senlis .
Magnifique film . Des images qui évoquent des tableaux. Une interprétation exceptionnelle . Des critiques ont écrit : " Yolande Moreau en état de grâce" Je ne pourrais dire autrement. Elle est habitée par la peinture comme son personnage, illuminée par la foi de celle-ci, perdue par la folie...

Il ne faut pas louper l'occasion de partager l'histoire de cette femme de mènage à laquelle des voix d'anges ont suggéré de peindre. C'est l'opportunité de ressentir la nécessité créatrice qui l'habite ,de la voir fabriquer ses peintures, chercher ses pigments dans la nature... et peindre comme on prie . Peindre comme l' acte de se relier au divin , avec cette foi naïve des gens simples..
puis les rencontres ,la reconnaissance par l'autre quand jusque là on a jamais été rien d'autre que la bonne que l'on respecte à peine et que l'on ne voit guère plus , le marché de l'art.... et les guerres qui bouleversent les vies et les espoirs.

Et au delà de Séraphine de Senlis, la question de la création, de cette pulsion qui peut nous porter, nous conduire à une forme de révélation... ou nous ronger de l'intérieur...La mise en évidence que l'acte créatif peut ne pas être soumis à la culture ou à l'apprentissage des techniques...mais être soumis à notre désir ou à notre besoin. Tout simplement.
Mais pour accepter ce mouvement qui vient d'en dedans de soi, il faut sans doute une certaine dose de simplicité, de foi...en ce qui nait sur la feuille et peut ,peut être devenir quelque cose.