jeudi, novembre 06, 2008

cours de dessin

Un dessin, qu'est ce que c'est ? Une trace d'un geste effectué dans l'espace de la feuille ou de la toile . Une trace de crayon ou de fusain, de sanguine ou d'encre ...La mémoire d'un moment, d'une rencontre avec un objet, un lieu ou une personne... la mémoire d'une émotion, d'un effort ou tout simplement d'une envie créative à laquelle on a cédé .


Il m'a fallu regarder, je pourrais mieux dire : ressentir une trace de fusain, m'y attarder , en percevoir la fragilité et la sensibilité ... pour en arriver à comprendre l'intérêt d'un monochrome . Pour moi le noir et le blanc ont été l'élément déclencheur . La force ou la douceur de leur contraste , selon la pression m'ont touché avant que je ne puisse apprécier la couleur . J'ai toujours trouvé un coté séduisant à la couleur , une certaine facilité parce que déjà attirante. Le noir est austère, mais qui d'autre peut ainsi allumer un blanc . Ils l' avaient bien compris les Soulages, Marfaing... que le noir a une force d'expression intense et qu'à coté de lui le blanc devient lumière. J'avoue avoir été jaloux de leur recherche , à l'époque où j'aurais adoré remplir des toiles de noir. Avec le temps je suis devenu plus nuancé, mais la ligne tracée par un vieux pinceau déplumé et chargé d'encre sur le grain d'une feuille de papier reste quelque chose qui me touche infiniment .
Comme me touchent toujours les premiers dessins , les premières pommes au crayon ect exécutés par la main maladroite d'un élève débutant.
Je l'affirme : un dessin, même le premier, même hésitant, même de travers me touchera toujours plus que la chose réelle, parce que la main humaine ne peut que laisser la mémoire de sa sensibilité sur la feuille et que je ne m'en lasse pas.

1 Commentaires:

Anonymous Anonyme said...

Comme tu as raison!

Et moi qui viens de jouer au "pictionary"avec mes enfants — c'est dire si on est loin de l'oeuvre d'art — je m'émerveille néanmoins de voir la rapidité et les méandres de la pensée qui dicte à la main tel trait censé évoquer tel objet (là c'est encore facile) ou telle action, mouvement ou pensée. On dit que quand il a écrit son Faust, Paul Valéry, à court de mots pour exprimer ce qu'il voulait (et pourtant il savait les manier, les mots) dessiné Lust assise sur la poitrine de faust... et la scène est restée inachevée et n'a pas été intégrée à la pièce. mais je m'égare; reste que je me souviens très bien de mes premiers cours, et de t'avoir en effet entendu t'émerveiller devant ce phénomène qui fait que sur une feuille blanche, par la magie de quelques traits de crayons, "naït" quelque chose. Cela m'avait marquée.

Bises

Dominique H.

22:16  

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