samedi, mai 05, 2007

Rencontres : Danielle Grékoff

Depuis longtemps déja, j'ai envie de vous parler de certaines rencontres, de ces personnes que l'on croise et qui marquent notre parcours . Lors de mon exposition, au centre Culturel Baujon, dans le Huitième, j'avais accroché un panneau, fait de textes ecrits par des amis, artistes ou non , mais tous importants par la manière dont ils nourrissent le lien .:Danielle, Thierry, Klara, Isabelle,Marcus...
Nous ne sommes rien d'autres que la résultante de liens divers, familiaux, sociaux, amicaux, amoureux...En négatif ou en positif, nous sommes marqués ...portés...encombrés ..ou allégés. Ces rencontres sont un ciment qui nous construit, en équilibre ou en déséquilibre .
Danielle grékoff suivait des cours de dessin et peinture quand je l'ai connue . Il y a bientot vingt ans de cela. C'est à une de ces expositions que j'ai acquis mon premier tableau. Nu au crayon sur fond de pastel, il est toujours accroché dans la cuisine de l'atelier . Plus tard, un autre le rejoindra, insolite,dérangeant : une articulation de genou ,organique et pourtant quasi abstait . Est ce à mes propres désordes articulaires que j'ai dû la fascination qu'a exercé sur moi ce petit tableau. J'ai toujours trouvé quelque chose de Bacon dans cette chair ouverte sur l'os .Sans la douleur.
Danielle a beaucoup peint, beaucoup cherché : des paysages, des reflets au pastel sec, des compositions abstraites et colorées, des échos à la musique, des corps , d'autres paysages plus intérieurs, plus intimes, plus profonds...et récemment des trames, des fils, des liens...du végétal à l'organique... synapses,cellules...ou evênements..;Danielle Grékoff interroge ce qui fait lien et la nature du lien. Des Oeuvres sur papier où la matière redevient primordiale à travers les premiers gestes : écrasée, grifféee, dechirée , explosée...Elle redevient énergie.
Femme de peinture mais aussi d'écriture et maintenant de photos, femme de parole mais aussi d'écoute, femme créative mais aussi femme en doute.. Une compagne de route avec qui tout peut être partagé, tout tu et tout dit .
Nous avons vécu ensemble les marathons artistiques de l'Isle sur la Sorgue, de la Martinique, connu ces mêmes moments de partage intenses et riches , les mêmes pannes d'inspiration et les mêmes franches rigolades . Dans la vie, nous avons tous besoin d'échanges et dans l'art il est vital de pouvoir évoquer ses découvertes, ses rêves , ses doutes et ses échecs avec quelqu'un qui a traversé les mêmes lieux du parcours créatif : plages d'inspiration, rivière de silence, torrents de doute, montagnes d'obstacles , plaines fleuries de joie et de désirs....
Danielle pose sur le monde un regard intelligent et indulgent. Elle en saisit l'instant, la poésie à travers les mots et à travers son objectif . C'est sur son blog que vous pouvez aussi la rencontrer. Pour cela,il faut aller sur le site du Monde: lemonde.fr aller sur la rubrique blog, choisir :arts et culture puis aller à la lettre M pour trouver le site :Mine de rien, Dangrek. Faites- y bonne promenade et vous aussi serez certainement touchés, comme moi ,si vous vous attardez un peu, par ce que vous découvrirez d'une belle personne..et d'une artiste talentueuse et sensible.

vendredi, mai 04, 2007

il faut bien en parler,

Madame Ariane Mnouchkine a écrit: Allez-vous vraiment faire ça ? 

 
 Alors, vous allez vraiment faire ça ? 
 Vous les plus purs que d’autres, les plus intelligents que d’autres, vous les plus subtils, vous les cohérents, vous les fins stratèges, vous allez faire ça ? Vous, les à qui on ne la fait plus, les durs du cuir, vous allez vraiment, en ne votant pas pour elle, voter pour lui? 
 Vous allez vraiment faire ça ? Vous allez le faire ?
 Vous, les vrais de vrais de la gauche vraie, vous allez faire ça ? Pour cinq ans ! Pour cinq ans, peut-être dix, vous allez faire ça ? 
 Vous, les toujours déçus de tout, vous les amers, les indécis décidés, les laves plus blancs que blanc vous allez faire ça ?
 Mais pourquoi ? Parce que quoi ? Parce que jupe ? Parce que  talons hauts? Parce que voix ? Parce que sourire, cheveux, boucles d’oreilles? Parce que vraie ?
 Il n’y a rien qui vous aille dans son programme à elle, rien ? Pas cinquante propositions sur les cents ? Pas vingt ?  Pas dix ? Pas une ? Vraiment, rien du tout ? 
 Trop de quoi ? Pas assez de quoi? 
 Pas assez à gauche ? On voudrait, quitte à tout perdre, une campagne à gauche toute ? 
 Mais même l’extrême gauche, cette fois-ci, au deuxième tour ne joue plus à ce jeu-là. Peu importe, vous, vous allez y jouer ? 
 Le résultat du 21 avril 2002 ne suffit pas ? Non. On le refait en 2007, mais en mieux. Pas au premier tour, non, carrément au deuxième. C’est plus chic.
 Que ceux qui ressemblent à Nicolas Sarkozy, ou qui croient qu’il leur ressemble, que ceux-là votent pour lui, quoi de plus normal. Que ceux qui lui font sincèrement confiance pour améliorer leurs dures vies, que ceux-là l’acclament et votent pour lui, quoi de plus normal. C’est même estimable.
 Que les grands patrons votent Nicolas Sarkozy, pas tous d’ailleurs, loin s’en faut, non, mais par exemple les grands patrons de presse,  qu’on a vu se si nombreux, si heureux, à Bercy avant hier, qu’ils votent pour leur copain, qui va vraiment améliorer leurs belles vies, c’est moins estimable, mais quoi de plus normal ?
 Mais vous, une respiration possible, un air nouveau, un espace de travail politique, une chance espiègle, ça ne vous dit rien ? Vraiment rien? Mais qu’est-ce qui vous fait si peur ?
 Les Italiens ont enfin chassé Berlusconi, les Espagnols, après une grande douleur révélatrice, se sont débarrassés  d’Aznar, et voilà que nous, à quelques milliers de voix près, nous allons repasser le plat de la droite dure ?  
 Il y a un pari à prendre contre une certitude sombre, et vous ne pariez pas ?
 Quels désirs obscurs allez-vous satisfaire ? De qui donc, de quoi êtes-vous secrètement solidaires. Ce ne peut-être du bien de ceux qui ont besoin, vitalement, de mieux être. Vitalement. Maintenant.
 Supporterez-vous dimanche soir d’apprendre  qu’il a manqué une voix ? Une seule. La votre.
 Je vous en supplie. 

Ariane Mnouchkine

En tant qu'homme, en tant qu'artiste , je n'ai pas de leçon à donner et chacun ne prendra dans ce texte que ce qui lui conviendra. Mais en tant que plasticien je voulais un texte d'artiste,( je n'en ai pas trouver de plasticiens) pour réagir aux propos du responsable de la Maison des Artistes qui a osé s'emparer du droit d'expressions des peintres, sculpteurs...pour prétendre publiquement que les plasticiens le suivaient pour soutenir Monsieur Sarkozy. Que chacun aie une opinion et ne partage pas celle du voisin, voici qui est bien clair et respectable, mais que quelqu'un profite de sa situation pour détourner la parole des artistes et se l'appropier; cela, oui, me met tres en colère. Peu importe le parti soutenu ,en l'occurence, c'est la façon de faire qui salit les artistes plasticiens.

voilà, c'est fini, j'ai eu mon coup de gueule !! ca fait du bien. et merci à Madame Mnouchkine à qui j'ai emprunté les mots d'introduction.
vous ne trouverez quasiment jamais de discours politiques sur ce blog, ce n'est pas mon propos, c'est peut être même la première et dernière fois ...sauf dans ce genre de cas, ou l'artiste que je suis se sent atteind en tant que tel.
Merci à ceux qui ont eu le courage de me lire jusqu'au bout.