vendredi, juin 08, 2007

Messager Annette

Depuis hier est commencée à Beaubourg l' étonnante exposition de A Messager. Lion d'or de la biennale de Venise 2005, mais déja connue du public à travers d'oeuvres présentes dans les collections du centre Pompidou. On se souvient de ces photos representant des morceaux de corps,reliées au mur par un fil et formant ,en se regroupant une forme ronde et feminine, de ces piques poséees contre les murs sur lesquelles sont empallées des poupées, peluches et personnages de chiffons conçus par l'artiste..On a vu aussi au MAC_VAL ces photos commentées des hommes qu'elle aime ou non.
Photos, dessins, chiffons, peluches, traversins, morceaux géants de corps en tissus ou en skai, mecanismes alambiqués qui mettent en mouvement....autant d'interrogations, de surprises, de choc visuels, de sourires et d'émerveillement ...Parce que du merveilleux il y en a dans cette oeuvre avec le monde de l'enfance ,du jouet, des sorcières .
A Messager interroge le monde de la femme, sa place...dans la vie mais aussi dans l'art , dans son identité sociale. Ainsi tous ces poncifs sur les femmes brodés à la main. La mère interrogée à travers ces "pensionnaires" oiseaux empaillés et pour les quels ont été tricotés patiemment des vêtements, des chaussons..
Tout ce travail de création avec chiffons, fourrure, laine, couture...Ces personnages articulés, désarticulés qui montent, descendent comme un manège de la vie qui maltraite les identités et les corps.
l'oeil est sollicité partout. Impossible de tout saisir d'un regard . C'est foisonnant, riche, multiple.. Il faut prendre le temps de participer au mouvement des choses, sinon on passe à coté . Il faut s'asseoir devant " casino" Laisser le mouvement durer pour être finalement fasciné par ces vagues de tissus rouge sang , ce temps qui passe. Celui de l'oeuvre avec ces horloges qui apparaissent et disparaissent , le notre assis là, en face, celui de la vie, celui du corps des femmes qui préside au monde.
S'asseoir aussi devant ces formes qui respirent, s'éveillent à la vie, la quittent ...et se laisser baigner dans ce souffle profond.

A. Messager appartient à cette famille d'aristes qui réinvente le monde et notre rapport à lui . Une expo spectacle, une promenade dans un autre univers qui pourtant réveille en nous des vécus d'enfance.
Seule interrogation personnelle sur ce travail et celui des artistes qui oeuvrent ainsi...qu'en serait il sans les institutions ? Alors, pour cela, je remercie les institutions culturelles qui permettent à cette forme d'expression d'être présentées au public.