dimanche, octobre 26, 2008

quelques places disponibles

La rentrée est faite depuis bientôt un mois et demi . Comme tous les ans la plus grande partie des élèves est revenue rejoindre les chevalets et les crayons. Fidèle à ses choix du début l'atelier reste dans l'idée de groupes très restreints : 5 personnes maximun. Des élèves nouveaux ont rejoint les cours et régulièrement on me demande ce qu'il reste en place dispo . Donc voici un petit point : Le lundi à 14h15 1 place
le mardi à 11h 2 places
le mercredi à 11 h 1 place
" " à 18 h 1 place
le vendredi à 17h30 1 place
"" " à 19h30 2 places
le samedi à 9 h 2 places
En ce qui concerne les cours du lundi et mardi 20h.Il peut éventuellement y avoir de la place; L'atelier attend des confirmations. Ne pas hésiter à demander ce qu'il en est.

Pour ceux qui s'inquiètent de ce que la rentrée soit déjà faite, pas de problème. chaque élève est suivi personnellement, là où il en est, suivant son propre rythme, ses choix de travail et donc personne n'est tributaire du groupe. Les cours peuvent donc être commencés à n'importe quel moment de l'année, dans la mesure, bien sur, des places disponibles.

Ce point fait. Bienvenue aux nouveaux et: à vos crayons ou pinceaux!!!

Affiches et à priori

Le centre Pompidou nous propose en ce moment une rétrospective de Jacques Villeglé .
Il se trouve que depuis des années j'ai ma carte du centre , alors il m'arrive d'aller voir des expos uniquement pour " faire culture" , sans conviction . C'est dans cet état d'esprit que je suis allé découvrir l'oeuvre de Jacques Villeglé .
Dès les premiers travaux datant des années 50 j'ai été pris par le rythme de la typographie , l'harmonie des teintes, la parole d'une époque ... Une belle surprise et encore une fois la même leçon : les "à-priori" nous privent d'expériences , de possibilités de découvertes et donc de rencontres, avec des oeuvres ou avec des parcours artistiques. Un film nous permet de rencontrer l'artiste dont les commentaires suivent la progression de l'expo : les affiches lacérées, les politiques, l'étranger...C'est toute une époque qui apparait avec chaque affiche qui devient témoignage d'un milieu urbain , d'une façon de considérer la pub ou des résistances à l'oeuvre : Mitterand avec des moustaches à la Hitler , des barbouillages de peintures ,des lacérations..;
L'homme Villeglé assume complêtement le coté collectif de son oeuvre et avec un esprit non pas d'humilité mais de conscience ; pas d'égo derrière ce travail, juste une continuité de recherche et de partage dans l'ombre du marché et des modes. Il était temps qu'à l'instar d'une partie du public le monde officiel de l'art redécouvre cette oeuvre. Villeglé est un poête. Il nous propose de regarder autour de nous , y compris dans ce que le quotidien a de plus banal ,et d'y trouver matière à création, matière à poésie.

dimanche, octobre 12, 2008

Séraphine

.On en parle... et en même temps pas assez. Les habitués du musée Maillol ont déjà aperçu ses oeuvres ,mais bien peu savaient qui était l'auteur de ses bouquets de fleurs aux couleurs assombries . J'avoue bien volontiers ma propre ignorance et ma paresse à creuser le sujet. Il aura donc fallu ce film pour réhabiliter cette artiste oubliée et pour que le grand public découvre la vie et l'oeuvre de Séraphine de Senlis .
Magnifique film . Des images qui évoquent des tableaux. Une interprétation exceptionnelle . Des critiques ont écrit : " Yolande Moreau en état de grâce" Je ne pourrais dire autrement. Elle est habitée par la peinture comme son personnage, illuminée par la foi de celle-ci, perdue par la folie...

Il ne faut pas louper l'occasion de partager l'histoire de cette femme de mènage à laquelle des voix d'anges ont suggéré de peindre. C'est l'opportunité de ressentir la nécessité créatrice qui l'habite ,de la voir fabriquer ses peintures, chercher ses pigments dans la nature... et peindre comme on prie . Peindre comme l' acte de se relier au divin , avec cette foi naïve des gens simples..
puis les rencontres ,la reconnaissance par l'autre quand jusque là on a jamais été rien d'autre que la bonne que l'on respecte à peine et que l'on ne voit guère plus , le marché de l'art.... et les guerres qui bouleversent les vies et les espoirs.

Et au delà de Séraphine de Senlis, la question de la création, de cette pulsion qui peut nous porter, nous conduire à une forme de révélation... ou nous ronger de l'intérieur...La mise en évidence que l'acte créatif peut ne pas être soumis à la culture ou à l'apprentissage des techniques...mais être soumis à notre désir ou à notre besoin. Tout simplement.
Mais pour accepter ce mouvement qui vient d'en dedans de soi, il faut sans doute une certaine dose de simplicité, de foi...en ce qui nait sur la feuille et peut ,peut être devenir quelque cose.

jeudi, octobre 02, 2008

ROUAULT, toujours



Encore Rouault, me direz vous ? Comment pourrais faire autrement. J'aime Rouault. J'aime l'artiste, j'aime l'homme..;Celui qui ecrivait en 1939 , dans un poème ( oasis) une phrase qui pourrait aujourd'hui résonner étonnamment :
"que ma gueule noire doit être ,ici, laide à voir
en repoussoir, pensait le pauvre hère.
Etait-ce là le havre de grâce
la terre de France " l'oasis.

et celui qui ,déjà en 1927, écrivait à son ami belge, Georges Chabot des propos que peu oseraient dire dans le monde de l'art actuel : " l'artiste digne de ce nom a l'amour du moindre atome de vie. Comment voulez vous qu'en une époque lamentable et sublime(...) que l'artiste qui a le sens d'une poétique profonde ne rentre pas un peu en lui même , qu'il ne se cache et se terre comme un soldat dans sa tranchée, au milieu de tant de théories contraires, de marchandages, de surenchères ."

L'exposition de la collection Idemitsu , à la pinacothèque , est l'occasion de redécouvrir l'oeuvre magnifique de ce peintre. Pour la part j'y trouve une grande liberté par rapport au réalisme et pourtant une figuration bien voulue. J'y trouve une richesse incroyable de la matière où pastel, huile, encre ,gouaches... se croisent, se superposent dans un même tableau sur un carton ou une toile. Si j'admire le travail de la pâte , je suis beaucoup plus sensible à l'envolée du dessin à l'encre ou à la gouache. J'y trouve surtout l'âme vibrante d'un homme ému par la misère des hommes et touché par la foi. Un homme qui a osé affirmer ses émotions, ses sentiments religieux , en les reliant à l'humain. Religieux ou pas ,comment ne pas petre touché par la sensibilité du "christ au outrages " . Artiste singulier qui de ses études sur le vitrail a conservé l'usage du contour noir. Ce noir tant décrié par beaucoup et que , moi aussi, j'apprécie pour sa force, son drame ou sa capacité d'expression. Certains diront " oui, mais Rouault c'est triste.." peut -être, mais qu'importe. Quand je regarde ces tableaux, la facture, les couleurs... j'ai pour ma part le coeur qui chante... alors la tristesse...
Un regret: le nombre de personnes d'un certain age dans les salles . Mais où sont les étudiants en beaux-arts ? les écoles.... N'a t-on donc plus rien à apprendre de ces grands peintres . Quand aujourd'hui l'artiste contemporain se tourne vers le monde, le social, le politique, l'écologique..; Rouault le faisait déjà !!!
" A mesure que l'on avance,ou que l'on suppose avancer, on se fait silencieux et recueilli en tous ordres les plus divers ; plus on sait, plus on voit que l'on ignore encore. "