mercredi, juin 13, 2012

RICHTER vu par Françoise à Beaubourg

Il faut aller voir RICHTER! Gerard Richter fait l'objet de trois manifestations: l 'exposition des peintures et sculptures à Beaubourg, le documentaire diffusé notamment rue Rambuteau au MK2, et enfin l'expostion au Louvre. Ce peintre, sculpteur, Est allemand exilé depuis bien longtemps à l'Ouest avant la réunification de 1989, ce qui , si cela à une importance dans sa construction personnelle et son oeuvre ( portaits de famille notamment et tradition réaliste) , est neutralisé par son universalité, et sa capacité de résilience - voir les portaits bluffants de son oncle en uniforme SS et de sa tante déportée et exterminée car faible psychologiquement , et ceux si touchants de ses proches, où nous sommes dans leur intimité malgré un réalisme extrême-. Il est sur le mode fort appréciable de " Never explain, never complain". L' homme a 80 ans et en fait au moins 10 de mois; il émane de lui force et vitalité, mais aussi doutes, réflexion et grandes capacités de recherche, voire de remises en cause. Il manie des techniques très différentes, peut être d'un réalisme absolu, et d'une abstraction au contraire aussi absolue. Il a innové : AH cet art du flouté.... Il a l'art de la recomposition d'un sujet traité d'une façon quasi photographique pour aller vers l'abstraction totale. Ses abstractions de couleur vives et de très très grand format - jusqu'à la dizaine de mètres - sont raclées à la Soulages, pour lui permettre d'opérer in fine .Réflexion sur la couleur, le numérique, la lumière - les travaux sur le gris -et le pourquoi peindre encore après une oeuvre déjà aussi importante.... Que nous soyons dans la copie, l'abstraction, les paysages, les portraits, les natures mortes, le travail de récréation, la couleur en pâte, la couleur légère de l'aquarelle, le dessin léger, chacun d'entre nous ,aussi différents soyons nous, s' y retrouvera . D'ailleurs, peindre pour Richter est un des fondamentaux constitutifs de l'humanité, et à l'instar de ce qui a été écrit par un des critiques qui a commis un article sur lui dans la presse, il rejoint à cet égard, la grande tradition allemande des penseurs. Sans concession envers lui-même, attaché à la recherche, il n'hésitera pas à recouvrir une de ses immenses toiles, de peinture blanche, bien qu'elle ait été précédemment été exposée en galerie et considérée comme une oeuvre peut-être majeure: n'est ce pas cela au fond la vraie liberté de la création ? Bref une grande leçon de peinture mais aussi d'humilité. On peut ajouter ses sculptures exceptionnellement exposées traduisant un travail très personnel sur la lumière, qui prolonge et répond à l'oeuvre picturale ( moins touchantes émotionnellement et plus intellectuelles .